Le parcours d’IVG est clairement balisé à partir du moment où une femme formule le souhait de mettre fin à sa grossesse.
Pourtant, à l’issue de cette opération, la femme se retrouve souvent seule, sans accompagnement psychologique.
Pour les femmes mineures, un entretien post-IVG est obligatoire, où il se borne bien souvent à vérifier si physiologiquement tout s’est bien passé, sans prendre en compte les impacts psychologiques que cet acte peut avoir.
Pour les femmes majeures, cet entretien est en revanche optionnel, les patientes doivent en manifester le besoin pour obtenir le rendez-vous. Alors même que beaucoup de professionnels considèrent ce rendez-vous comme essentiel.
Et la qualité de ces rendez-vous post-IVG est inégale. Ils dépendent de la bonne volonté et de la formation du personnel du centre où les IVG sont pratiquées.
Beaucoup de femmes veulent oublier ce qu’elles viennent de vivre et pourtant, comme le soulignent bon nombre de professionnels, cette consultation est primordiale pour aider les femmes “à vider leur sac”.
Cette mise à l’écart des états d’âme est grave, comme le souligne la psychanalyste Sophie Marinopoulos (Figaro Madame 19 avril 2011) : “on achète des stéthoscopes dernier cri, mais on n’embauche pas de psys.
En n’examinant pas les causes, on fabrique de la répétition.”
Le changement viendra, selon elle, des femmes elles-mêmes, de celles qui oseront briser le tabou et dire “on en a ras-le-bol de votre modernité! Tenez compte de nos émotions!”